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jean arthuis - Page 3

  • Les centristes doivent-ils suivre Jean-Louis Borloo?


    Or donc, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a fait son «coming out» centriste. Ou plutôt, il s’est déclaré «républicain social et écologiste» et souhaite rassembler le «pôle social» de la majorité présidentielle.

    Pour cela, il veut créer une nouvelle formation qui réunirait les centristes de droite, les gaullistes sociaux, «l’aile gauche de la majorité» (la petite Gauche moderne) et des écologistes. S’il n’a pas cité Jean Arthuis de l’Alliance centriste dans ce rassemblement, il a, en revanche, appelé François Bayrou à revenir dans le giron de l’alliance Droite-Centre pour la prochaine présidentielle.

    Enfin, il a redit que cette formation et le candidat qui porterait son étendard en 2012 ne serait pas contre Nicolas Sarkozy mais dans le même camp. Pour autant, celui-ci se présentera pour gagner et non faire de la figuration.

    Que doivent penser les centristes de ce discours? Doivent-ils rejoindre, les yeux fermés, celui qui, depuis 2002, est un soutien indéfectible de tous les gouvernements de Droite? Est-il sincère et crédible dans son nouvel habit?

    Ces questions ne sont pas anodines car elles engagent le Centre, ses valeurs et sa vision de la société. Rappelons que le soutien des centristes à Edouard Balladur en 1995 avait été un fiasco pour le Centre.

    Au niveau du discours, Jean-Louis Borloo ne s’est jamais défini ces dernières années comme un centriste mais comme un républicain social et écologiste. C’est une différence qui n’est pas anodine. Revendiquer uniquement l’héritage radical n’en fait pas un homme du Centre. N’oublions pas que, dans l’histoire, les radicaux se sont souvent retrouvés au centre par hasard et non forcément par une volonté politique.

    Ceci dit, les valeurs radicales sont compatibles avec celles du Centre et la vision d’une France rassemblée est partagée par le radicalisme et le centrisme.

    En outre, les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité de construire une société apaisée, consensuelle et responsable par d’importantes réformes et une pratique politique pragmatique où l’idéologie ne remplacerait pas la réalité sont également compatibles avec le projet centriste.

    Reste trois points qui sont plus problématiques: les composantes de cette nouvelle formation, son indépendance et la stature de chef de Jean-Louis Borloo.

    Sur le premier point, force est de reconnaître qu’elle ne couvre pas tout le spectre du Centre, loin de là. Le Mouvement démocrate est laissé sur le bord de la route. L’appel de Jean-Louis Borloo à François Bayrou de le rejoindre est de la rhétorique pure, au moins pour l’instant.

    Du coup, la volonté d’inclure des «gaullistes sociaux» apparaît comme une sévère déviation de la ligne centriste. Surtout si le président du Parti radical pense aux amis de Dominique de Villepin qui n’ont rien de centriste. Quant aux «écologistes», on ne sait qui ils sont. En revanche, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel est certainement soluble dans le Centrisme.

    Sans oublier que beaucoup de radicaux refusent l’étiquette centriste. Rama Yade, la nouvelle égérie de Borloo a même déclarée qu’elle n’était pas centriste.

    Sur le deuxième point, les propos de Jean-Louis Borloo sont sans équivoques. La nouvelle formation fait partie de la majorité présidentielle. Même si on peut penser que, dans les mois qui viennent, elle prendra de plus en plus d’indépendance face à l’UMP et au gouvernement, cette volonté de demeurer, quoiqu’il arrive, collé à la formation de Droite empêche une véritable indépendance.

    L’indépendance politique –que pratiquent l’UMP et le PS- n’est pas une posture sans sens profond. C’est affirmer que l’on se détermine dans ses alliances électorales et gouvernementales par rapport à sa propre identité et à son propre programme (et donc avec ceux qui en sont les plus proches) et non, a priori, par rapport à un parti quelconque ou à son programme.

    Or, vouloir arrimer cette nouvelle formation qui s’affirme indépendante à l’UMP sans savoir quel sera le programme de cette dernière est évidemment une incongruité, voire une contradiction majeure.

    Une contradiction qui va totalement à l’encontre du positionnement du Mouvement démocrate de François Bayrou mais aussi à celui de l’Alliance centriste de Jean Arthuis. Et si ces deux partis ne font pas partie de la nouvelle formation, alors ce «rassemblement centriste» n’en sera pas un.

    Sur le troisième point, force est de reconnaître que la stature de chef de Jean-Louis Borloo a toujours été discutée, avec raison. S’il ne fait aucun doute qu’il a les capacités intellectuelles et qu’il est un chef d’équipe compétent, ses hésitations, son refus de prendre des risques, sa volonté de toujours ménager la chèvre et le chou afin de pouvoir plus facilement rebondir (avant que Fillion lui soit préféré à Matignon, il avait repris à son propre compte toute la politique de Sarkozy avant d’en critiquer une bonne partie une fois recalé…).

    Pourra-t-il, dès lors, être un chef incontesté, poursuivant une vision politique sans dévier de sa route? Au vu de son passé, rien n’est moins sûr. Mais, peut-être a-t-il désormais cette volonté. A lui de le prouver rapidement.

    Au vu de tout ce qui précède, les centristes doivent-ils rejoindre Jean-Louis Borloo?

    La perspective enthousiasmante de créer une nouvelle formation située au centre de l’échiquier politique capable de peser sur la vie politique française inciterait à répondre par l’affirmative.

    Pour autant, les centristes ne peuvent, en l’état, accepter une indépendance ad minima de celle-ci. D’autant qu’aujourd’hui elle ne pourra pas réunir toutes les composantes du Centre.

    Espérons que les négociations qui vont se poursuivre permettront de lever les ambiguïtés sur le positionnement politique et électoral de Jean-Louis Borloo. Au jour d’aujourd’hui, il a posé un jalon important. Mais il doit aller plus loin. Beaucoup plus loin. Sa route vers le Centre est loin d’être achevée.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre français n’a pas encore son Obama



    A un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle, le rendez-vous majeur de la démocratie française, le Centre est morcelé, traversé de doutes et en manque de chef(s) incontestable(s) et incontesté(s).

    Parmi ceux qui prétendent au leadership, il y en quatre principaux qui sont chacun présidents de leurs partis respectifs: François Bayrou (Mouvement démocrate), Jean-Louis Borloo (Parti radical), Hervé Morin (Nouveau centre), Jean Arthuis (Alliance centriste).

    Sans être injurieux sur leurs (grandes) capacités, ils n’ont pas (encore) démontré leur leadership et leur charisme naturels pour être, en 2012, le candidat naturel du Centre et, encore moins, le Barack Obama du Centre français, celui qui sera capable de faire triompher les idées et les valeurs centristes.

    Pourquoi Barack Obama?

    D’abord parce qu’il est profondément centriste, que ses valeurs le sont et que la politique qu’il a menée jusqu’à présent l’est essentiellement (je l’ai souvent évoqué ici et il suffit de s’y reporter).

    Ensuite parce que sa campagne électorale a été un modèle du genre (que beaucoup d’hommes politiques français tentent de copier en oubliant une seule chose… ils n’ont pas de la pointure d’Obama!).

    Enfin, parce qu’il a gagné une élection présidentielle.

    Mais c’est quoi être un Obama?

    Pour se faire connaître et parvenir au pouvoir en un temps record afin de diriger la première puissance mondiale, Barack Obama est évidemment un phénomène. Mais pas seulement pour ce parcours à vitesse supersonique.

    Il est un pragmatiste consensuel qui estime que la volonté d’agir est la première qualité d’un dirigeant. De même, il a montré son courage politique face à des adversaires et même des alliés qui ne l’ont pas ménagé, étant certainement le président des Etats-Unis le plus insulté de tous les temps (même si d’autres ont eu aussi à subir des attaques outrancières).

    Il a compris que si son pays devait demeurer en haut de l’affiche, il fallait mettre en route des réformes profondes et parfois douloureuses dont certaines ont déjà été adoptées. Il a, surtout, montré une capacité étonnante de répondre à des situations de crises sans se soucier de sa popularité.

    Car on sait peu en France que les premières décisions d’une importance primordiale pour la stabilité des Etats-Unis et du monde, il les a prises avant même d’entrer en fonction, lors de la fin du mandat de George W Bush et lorsque la crise économique et financière a failli se transformer en la pire catastrophe ,jamais connue en la matière.

    Il a pris ses responsabilités sachant qu’il était en train de dilapider une grande partie de son extraordinaire popularité. Pour lui, il n’y avait pas à tergiverser, ni à incriminer son prédécesseur, il fallait tout simplement agir quel qu’en soit le prix pour son image et de son éventuelle réélection en 2012.

    Peu d’hommes politiques ont ce sens des responsabilités qui caractérise les grands leaders.

    Bien entendu, Barack Obama n’est pas superman ou un quelconque messie. Il n’est pas non plus dénué d’égo et de narcissisme. De même, le véritable bilan de sa présidence ne pourra être fait que dans quelques années. Mais, de par son discours et, surtout, ses actes il ne s’est pas dérobé aux énormes défis qui se présentaient à lui.

    Et il n’a pas pris de décisions démagogiques ou idéologiques. Il a même souhaité impliquer l’ensemble de la classe politique pour celles qui étaient les plus importantes afin de chercher des compromis pour bâtir un consensus solide. Seule la peur des républicains et la haine de l’extrême-droite l’ont empêché d’y parvenir malheureusement pour l’Amérique.

    Voilà pourquoi la Centre, mais surtout la France, a besoin de son Obama.

    Reste un petit détail: le trouver dans les semaines qui viennent…



    Alexandre Vatimbella



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  • Jean-Louis Borloo doit lever ses ambiguïtés sur un Centre émancipé


    Jean-Louis Borloo a de nouveau enfoncé le clou entre lui et l’UMP à propos des désistements en faveur du candidat républicain le mieux placé au deuxième tour des cantonales face à celui du Front national, indiquant, comme les autres centristes, qu’il ne pouvait y avoir une seule voix qui manque pour faire barrage à la formation d’extrême-droite.

    De déclarations en déclarations, le président du Parti radical semble de plus en plus enclin à s’investir dans une stratégie de différenciation avec l’UMP et de sinvestir dans la création d’une confédération des centres où il a pris le train en marche après la première pierre posée par Jean Arthuis (Alliance centriste) et Hervé Morin (Nouveau centre) qui ont lancé leur Confédération centriste en janvier dernier.

    Il tente ainsi d’apparaître comme le candidat naturel au leadership du Centre face aux autres ténors centristes, notamment François Bayrou. Il parle ainsi de la création d’un deuxième pôle de la majorité, face à la radicalisation de l’UMP et à ses œillades à l’extrême-droite, et d’une possible candidature à la présidentielle de 2012.

    Néanmoins, il demeure en actes et en paroles dans l’UMP pour l’instant et, de toute façon, dans la majorité présidentielle, ce qui limite son indépendance. Et il ne parle guère, pour l’instant d’une totale émancipation qui est, par exemple, la condition demandée par Jean Arthuis pour créer une véritable confédération centriste maîtresse de son avenir et de ses alliances.

    En outre, il n’est pas sûr que tous les radicaux le suivent sur cette voie, inquiets qu’ils sont de leur réélection en 2012. Car, comme pour le Nouveau centre et, à un degré moindre, pour l’Alliance centriste, les parlementaires de son parti doivent leur élection aux voix venues de l’UMP. Certains, comme André Rossinot, le président d’honneur, exclut catégoriquement de quitter le navire majoritaire même à la dérive.

    De plus, les centristes de l’UMP, hors Parti radical, n’ont pas encore l’intention de s’associer à une démarche d’indépendance avant 2012.

    Enfin, le Centre ne pourra pas être uni tant que toutes les composantes le soient. Or, jusqu’à présent, Jean-Louis Borloo refuse d’intégrer le Mouvement démocrate de François Bayrou de sa démarche de réunion de la famille centriste, à l’inverse de Jean Arthuis.

    On le voit, il a du pain sur la planche.

    Une fois tous ces problèmes réglés (s’ils le sont!), Jean-Louis Borloo sera sûrement le leader centriste le mieux placé pour le leadership et la présidentielle au vu de sa popularité et de son dynamisme. Néanmoins, il devra faire face à la concurrence de François Bayrou, d’Hervé Morin et de Jean Arthuis qui ont tous des arguments et des atouts forts pour revendiquer la place. Et rien ne garantit qu’il soit capable de l’emporter.

    Dernière ambiguïté que Jean-Louis Borloo doit absolument lever le plus rapidement possible afin d’être reconnu pleinement par l’ensemble des centristes comme un possible leader: qu’il ne roule pas secrètement pour l’Elysée avec, comme rétribution, le poste de Premier ministre après 2012 en cas de réélection de Nicolas Sarkozy. Et, jusqu’à présent, aucune de ses déclarations n’est venue éclaircir ce point…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et le syndrome du groupuscule


    Mieux vaut être le premier dans son village que le dernier à Paris. Mieux vaut être le leader d’un groupuscule politique qu’un simple militant dans une large formation. Le pouvoir, même minuscule, est toujours plus étincelant et pourvoyeur d’honneurs ainsi que de passe-droits que l’anonymat des grandes foules.

    Et puis, il y a même des cas où le refus du partage du pouvoir se justifie. Je veux bien être le seul dans mon parti si les autres ne défendent pas mes valeurs et ma vision de la vie. En revanche, quand je peux les partager avec d’autres, beaucoup d’autres, il vaut mieux m’unir à eux et faire quelques compromis que de demeurer seul dans mon coin et ne jamais voir mes valeurs et ma vision de la vie triompher et permettre le bien-être et les bienfaits que j’espère elles vont m’apporter et apporter à toute la population.

    De tout temps, les centristes ont adoré les groupuscules. Pas toujours parce qu’ils ne pouvaient faire autrement! Etre un parti charnière ou pivot ne nécessite pas de nombreuses troupes et de nombreux élus pour avoir un rôle central dans une coalition et négocier des postes d’une importance démesurée par rapport à la réalité de son poids politique.

    L’histoire politique est jalonnée par leur existence. Dans le meilleur des cas, cela a permis d’infléchir la politique gouvernementale vers la modération et la reprise de quelques thèmes centristes. Dans le pire, cela a permis aux dirigeants opportunistes de ces groupuscules de devenir des notables politiques à peu de frais autre que la trahison des idéaux de leurs électeurs qu’ils étaient censés défendre…

    Si l’on veut analyser la situation du Centre en France aujourd’hui par ce syndrome du groupuscule, on peut affirmer que nous sommes dans le cas de figure typique où de nombreux petits partis se disputent un espace politique afin de s’en réclamer les uniques héritiers pour ensuite monnayer leurs voix aux grands partis à Droite et à Gauche (ceux qui affirment qu’ils pourraient gagner seuls trompent leurs électeurs et se trompent eux-mêmes).

    Bien entendu, il y a des différences de points de vue. Mais, au regard de ce qui réunit ces partis, elles sont minimes. En tout cas, elles sont surmontables. C’est tellement vrai que tous les acteurs de la désunion du Centre aujourd’hui étaient ensemble il n’y a pas si longtemps dans une même formation politique.

    L’existence d’une constellation de groupuscules centristes n’a donc pas de justification idéologique. On peut parier que les politiques menées par un Hervé Morin, un Jean-Louis Borloo, un Jean Arthuis et un François Bayrou ou même un Jean-Michel Baylet, un Pierre Méhaignerie, une Corinne Lepage ou un Jean-Marie Bockel, auraient plus de similitudes que de différences.

    Nous sommes donc dans la configuration où les points de vue peuvent tout à fait se rapprocher les uns des autres et aboutir à un consensus. Seules les ambitions politiques et les inimitiés personnelles les empêchent de se (re)mettre ensemble. Certains croiront que c’est donc plus simple de les réunir. Les réalistes constateront avec amertume que ce n’est malheureusement pas le cas!

    Pourtant, si l’on imagine que ces groupuscules se réunissent pour construire une formation solide, tous ceux que l’on vient de citer pourront satisfaire leurs ambitions, et politiques, et personnelles. Bien sûr, il n’y a qu’un Président de la République. Mais parti comme c’est parti, on peut parier que celui-ci ne sera pas un de ceux-là…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Seul Jean Arthuis veut vraiment une refondation de toute la famille centriste


    Soudainement, les choses sont devenues d’une grande clarté et les masques ont commencé à tomber les uns après les autres. L’initiative de Jean Arthuis de créer une Confédération Centriste entre l’Alliance centriste qu’il préside et le Nouveau centre d’Hervé Morin a permis de dévoiler plus rapidement qu’on pouvait le penser, les arrière-pensées et les positions de chacun des leaders centristes et de leurs troupes.

    Et tout cela démontre une évidence: le seul à vouloir vraiment et honnêtement une refondation de toute la famille centriste est Jean Arthuis. Pour beaucoup, ce n’est pas une découverte. Cependant, les grandes envolées unitaires de ces derniers temps, venus d’un peu partout de la galaxie centriste semblaient signifier que l’époque du chacun pour son égo personnel était révolue. Malheureusement, non!

    Ainsi, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo, qui lorgnent tous deux vers la présidentielle, souhaitent réunir des centristes contre la Gauche et pour la Droite, espérant monnayer – ou l’ayant déjà fait! – leurs voix du premier tour au candidat de la Droite pour un gros lot ministériel. François Bayrou veut réunir des centristes contre la droite dans l’espoir invraisemblable de gagner la présidentielle tout seul ou, en désespoir de cause, afin de monnayer ses voix au candidat de la Gauche contre le même gros lot. Jean Arthuis, lui, veut réunir tous les centristes… pour le Centre!

    Quant aux troupes de fidèles du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par le Parti radical, de François Sauvadet à Marielle de Sarnez en passant par Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, Laurent Hénart, et quelques autres, leurs rôles est de rouler pour leur poulain (qui n’est pas toujours celui de leur propre parti!) en détruisant ce que fait son concurrent direct. Il a suffi qu’Hervé Morin mette sur pied la Confédération Centriste avec Jean Arthuis pour que Sauvadet et Lagarde, pourtant Nouveau centre, se répandent en déclarations incendiaires contre celle-ci pour promouvoir le leadership de Jean-Louis Borloo. Belle manière de défendre une refondation du Centre sans exclusive!

    Au Parti radical, dont les discours ont été proches des insultes et d’une suffisance assez étonnante pour une formation qui n’est plus qu’un petit parti associé dans une grande formation politique et qui ne représente qu’un pourcentage infime de voix aux élections, on s’aperçoit nettement que l’on continue à rouler pour Nicolas Sarkozy. La candidature de Jean-Louis Borloo sera, au mieux, une façon de se faire remarquer par l’hôte actuel de l’Elysée afin de récupérer Matignon en 2012, au pire, d’avoir été téléguidée par le président de la république avec comme récompense pour service rendu… Matignon en 2012!

    Du coup, ni au Nouveau centre, ni au Parti radical, ni au Mouvement démocrate, on ne veut une vraie refondation du Centre. Bien sûr, il faut jurer que l’on est en faveur de celle-ci mais pour mieux la torpiller.

    Faut-il en déduire que toute réunion de la famille centriste va être impossible? Non. Mais elle risque de n’être qu’un faux-semblant et, surtout, être incapable de concerner tous les centristes. Si la logique d’exclusion pratiquée par les leaders du Parti radical, du Nouveau centre et du Mouvement démocrate prévaut, alors nous aurons, au mieux, une confédération a minima réunissant les centristes de la majorité présidentielle et un Mouvement démocrate aux deux extrêmes du paysage centriste et au centre du Centre, l’Alliance centriste. C’est-à-dire, peu ou prou, ce que nous avons aujourd’hui…

    A moins que les leaders centristes sachent lire les sondages et écouter leurs militants et leurs électeurs. Alors, une vraie refondation sera possible. En politique, l’espoir n’est pas un vain mot.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Confédération centriste: le courage politique de Jean Arthuis

     


    La future confédération centriste dont la création vient d’être annoncée et qui sera opérationnelle dans quelques jours, confédération qui regroupe l’Alliance centriste et le Nouveau centre mais est ouverte, dès à présent, à toutes les autres formations centristes indépendantes, est un motif évident de satisfaction et une victoire personnelle incontestable pour Jean Arthuis.

    Le président de l’Alliance centriste, formation qu’il a créée en 2009, justement pour parvenir à rassembler les centristes, n’a pas ménagé sa peine pour rapprocher les points de vue des uns et des autres et pour parler avec les uns et les autres depuis un an et demi, ne revendiquant rien d’autre que de rebâtir la maison commune du Centre afin que ce dernier pèse à nouveau dans le paysage politique français et soit capable d’offrir une alternative humaniste aux électeurs.

    Même si cette confédération ne réunit au départ que deux partis, elle est la base à partir de laquelle toute future refondation globale se réalisera. Que celle-ci se fasse dans cette structure ou une autre, peu importe, l’essentiel était de lancer maintenant, à un peu plus d’un an de la présidentielle, le mouvement attendu par l’immense majorité des militants, des sympathisants et des électeurs du Centre comme l’a confirmé un récent sondage.

    Bien sûr, le défi de la refondation ne sera pas une promenade de santé et le chemin va encore être long pour aboutir aux retrouvailles définitives. Mais tous ceux qui les souhaitent vraiment et honnêtement ne peuvent que se féliciter de cette avancée et saluer comme il convient cette première étape réussie.

    Si Jean Arthuis n’avait pas décidé avec un grand courage de créer cette confédération avec Hervé Morin tout en continuant de dialoguer avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo - en ayant tenu à tous les mêmes propos d’union sans exclusive et d’indépendance -, les leaders centristes en seraient encore à promettre d’œuvrer pour la refondation du Centre sans que cela ne soit suivi d’aucun effet tellement ils demeurent paralysés par la peur de perdre leur siège, leur fonction, leur pré-carré ou d’apparaître comme celui qui se rallie à l’autre.

    Les réactions hostiles de ceux qui ont tout à perdre dans la refondation du Centre est une première indication de l’importance de cet acte fondateur. Leurs railleries sont à la hauteur de leur angoisse de voir une force politique forte et unie du Centre émerger à nouveau. D’autres font leur mauvaise tête, mécontent de ne pas être à l’origine de cette initiative parce qu’ils n’ont pas su se décider au bon moment. Mais, bonne nouvelle pour ces derniers, cette confédération ne fait et ne fera pas d’ostracisme à tous les vrais centristes qui y ont naturellement leur place.

    Le pire serait qu’ils ne parviennent pas à dépasser leur amertume qui ne vient que de leur attentisme coupable et qu’ils torpillent cette confédération de dépit. Ils porteraient alors une grave responsabilité aux yeux de tous les militants centristes. Heureusement, les centristes, les vrais, sont des gens responsables. Comme Jean Arthuis.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Lançons un «appel à l’unité du Centre dans sa diversité», maintenant!


    Les militants la veulent. Les sympathisants la veulent. Les électeurs la veulent. Et, selon un dernier sondage, les Français également la veulent, cette refondation du Centre autour d’une confédération de type UDF. Et dans la foulée une candidature centriste unique pour l’élection présidentielle 2012.

    Du côté des états-majors des partis centristes, tous jurent leur volonté, sinon leur envie, de parvenir à une union de tous les centristes. Mais quid de la dynamique de refondation du Centre?

    On sent plutôt une stratégie où tout le monde se prononce en faveur d’une refondation pour ne jamais y parvenir… Ce n’est guère nouveau en politique. «Plus refondateur que moi, tu meurs», disent à l’unisson les ténors centristes de Jean-Louis Borloo à François Bayrou en passant Hervé Morin. Mais les Français les soupçonnent d’avoir des arrière-pensées où le chacun pour soi et la destruction de l’autre l’emporte sur la construction d’une maison commune centriste.

    Un exemple? Quand Jean-Louis Borloo met sur pied un «comité de liaison permanent», soi-disant pour préparer la mise en place d’une confédération indépendante des centres, il ne rompt pas les liens de son parti, le Parti radical, avec l’UMP et s’autoproclame le chef d’une refondation. Hervé Morin lui répond alors qu’il na rien à faire dans ce comité et François Bayrou estime que Borloo roule pour Nicolas Sarkozy, ce que n’est pas loin de partager Hervé Morin, Morin et Bayrou qui ne se parlent plus depuis longtemps…

    Encore une fois, le seul qui semble sincère dans ce concert de déclarations lénifiantes est Jean Arthuis. Mais le président de l’Alliance centriste ne peut refonder à lui tout seul le Centre. Il peut en être l’aiguillon et le liant mais il faut que les diverses pièces du puzzle acceptent de se s’imbriquer les unes dans les autres.

    Or on ne voit pas qui pourra contraindre Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et François Bayrou ne serait-ce que de s’assoir à une même table pour parler. Chacun des trois qui, pour l’instant, émergent médiatiquement, joue son jeu personnel qui a peu à voir avec une véritable volonté de s’unir ensemble et de voir leurs partis se réunir dans une confédération.

    Pourtant, les sondages sont mauvais pour chacun de ces trois-là. Leurs intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle de 2012 ne dépasse pas les 9%, le meilleur d’entre eux demeurant, pour l’instant, François Bayrou devant Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Et, bien sûr, cela ne peut les qualifier pour le second tour. Plus grave, Marine Le Pen du Front national les devance nettement pour la troisième position, derrière les candidats du Parti socialiste et de l’UMP. Une nouvelle gifle se prépare pour le Centre si rien ne bouge.

    Si les leaders et les partis centristes ne prennent pas conscience qu’ils ont une chance pour refonder une force politique qui comptera dans les années à venir, alors tout échec dans cette entreprise aura de graves conséquences pour eux et, surtout, la capacité du Centre à peser dans le débat politique.

    Cette prise de conscience, et non le jeu des petites phrases et des grandes envolées lyriques trop souvent hypocrites, peut créer cette dynamique de refondation qui est beaucoup trop molle actuellement dans les faits à défaut de l’être dans les paroles.

    Dès lors, toutes les initiatives sont les bienvenues comme celles que pourraient initier des militants de chacun des partis pour demander la création d’une confédération, dans un «appel à l’unité du Centre dans sa diversité», par exemple. Ou celles de personnalités du Centre inattaquables quant à leur positionnement centriste. On pense bien sûr à Jean Arthuis dont le parti, l’Alliance centriste, a été essentiellement créé pour réunir tous les centristes. Mais, dans chaque formation du Centre, il y a des hommes et des femmes qui souhaitent sincèrement cette refondation. Qu’ils prennent la parole et qu’ils prennent des initiatives dès maintenant car 2012, c’est déjà demain.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais qui donc usurpe le terme «centre»?


    Selon François Bayrou, lors de sa présentation des vœux à la presse, «le terme de centre est très souvent usurpé». Au-delà de savoir si le leader du Mouvement démocrate est légitime pour décerner des certificats de centrisme, qui donc l’utilise frauduleusement? Hervé Morin, Jean-Louis Borloo, Pierre Méhaignerie, Dominique de Villepin, Jean Arthuis ou François Bayrou lui-même?!

    Déjà, il faut citer encore François Bayrou qui ajoute que «sont au centre ceux qui résistent à la soumission». Pour le leader du Mouvement démocrate, être centriste serait donc une posture. Or, il semble évident que la posture est bien moins importante que les valeurs et une vision politique et de faire de la politique. Un centriste peut être allié à d’autres même dans un parti où plusieurs tendances coexistent. Il ne peut être discrédité uniquement pour cela.

    Mais l’on comprend la tactique de François Bayrou, il s’agit de disqualifier des personnes comme Hervé Morin et Jean-Louis Borloo qui, eux, se sont alliés avec le diable, c’est-à-dire, dans son esprit, Nicolas Sarkozy (même si sa critique du chef de l’Etat est actuellement moins virulente). Et cela pour apparaître le seul centriste légitime pour la prochaine élection présidentielle de 2012.

    C’est de bonne guerre et n’entrons pas plus avant dans cette polémique (ni au fait que François Bayrou aurait du dire «du Centre» et non «au centre») pour en revenir au fond. Qui aujourd’hui est un usurpateur?

    Au fait, qu’est-ce qu’un usurpateur? François Bayrou aime bien que le sens des mots soit respecté. Dont acte. Selon le Larousse, il s’agit d’un individu «qui usurpe, prive quelqu’un, par des moyens illégitimes, d’un droit, d’un pouvoir, d’un bien, etc.». Pour être complet, voici la définition d’usurper: «s’approprier indûment par violence ou par ruse, un droit, un bien qui appartient à autrui, le pouvoir, etc.».

    Il faut donc qu’il y ait un ou plusieurs usurpateurs et un ou plusieurs usurpés. On comprend, dans les propos de François Bayrou qu’il fait partie des usurpés. Comme il ne cite personne d’autre dans ce cas, on peut estimer qu’il s’estime le seul usurpé (avec les membres de son parti).

    Passons aux usurpateurs qui utilisent la ruse et/ou la violence. Si ceux qui sont «au centre» sont ceux qui ne sont pas soumis au pouvoir actuel, nous en déduirons qu’ils ont pour nom Jean-Louis Borloo (et les membres du Parti radical), Hervé Morin (et les membres du Nouveau centre) ainsi que tous les centristes de l’UMP. On n’est moins sûr que François Bayrou inclus Dominique de Villepin puisque celui-ci n’a pas fait acte de soumission à Nicolas Sarkozy (mais il l’avait fait à Jacques Chirac tout comme… François Bayrou). On est sûr qu’il ne met pas dans cette catégorie Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste.

    Cependant, comment prétendre que les valeurs et la vision politique et de faire de la politique de Jean-Louis Borloo, d’Hervé Morin et consorts ne soient pas du Centre. D’autant que si c’était le cas, cela signifierait que le directeur de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle de 2002 (Jean-Louis Borloo) et que le vice-président exécutif de l’UDF et président du groupe UDF à l’Assemblée nationale jusqu’en 2007(Hervé Morin), UDF alors dirigée par François Bayrou, ne sont pas des centristes… A moins d’estimer alors que François Bayrou, lui-même, n’est pas centriste, c’est-à-dire qu’il s’inclut lui-même dans les usurpateurs. Cela semble difficile à croire.

    Toute cette démonstration pour en conclure que cette volonté d’exclure du leader du Mouvement démocrate prouve malheureusement, malgré ses déclarations, qu’il ne souhaite pas une refondation du Centre qui inclurait tous les centristes. Tout aussi malheureusement, cela ne semble pas être le cas également d’Hervé Morin qui ne veut pas de François Bayrou et de ses amis dans sa confédération des centres. Je ne sais pas qui est réellement un usurpateur et s’il y a en vraiment. Ce que je sais, en revanche, c’est que certains de ceux qui se disent du Centre jouent manifestement contre leur camp. Il est bien temps qu’ils s’en aperçoivent avant que ce ne soient les électeurs qui le leur signifient.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les conditions d’un vrai rassemblement du Centre


    S’il est essentiel pour le Centre de rassembler ses ouailles dispersées pour peser politiquement et électoralement, il est tout aussi essentiel de le faire dans la clarté et sur une base politique en évitant que cela ne soit qu’une vulgaire opération de communication ou ressentie comme telle. Si l’indépendance de toutes les composantes qui pourraient se réunir est un préalable, le contenu et le but politiques sont tout aussi importants pour édifier une structure organisationnelle solide mais aussi pour être crédible face aux électeurs.

    Une indépendance obligatoire

    Le rassemblement des centristes ne peut se faire qu’entre centristes indépendants, qu’ils soient encartés dans un parti ou non. Clairement, il faut que tous ceux qui participent à cette refondation du centre soient indépendants de tout autre mouvement politique qui n’est pas du Centre. Concrètement, les centristes de l’UMP et les centristes appartenant à un parti affilié à une formation de Droite ou de Gauche ne peuvent prétendre participer à ce rassemblement. Bien évidemment, avant que celui ne devienne une réalité concrète, la négociation peut exister. Tout aussi évident doit être ensuite l’indépendance de ce rassemblement vis-à-vis de la Droite et de la Gauche avant d’éventuelles négociations en vue de former une coalition de gouvernement.

    Un vrai contenu politique

    Se rassembler pour être plus fort, c’est bien entendu intéressant électoralement parlant puis pour négocier une alliance de gouvernement avec d’autres au sortir des élections. Mais cette cuisine postélectorale n’a de sens que si l’on a un programme électoral s’appuyant sur un projet politique et une vision pour la France.

    Les centristes partagent beaucoup de points communs dans ce domaine et il ne devrait guère être difficile de mettre en place une plateforme électorale même si certains points de vue devront être rapprochés et que les négociations à ce sujet seront âpres. Néanmoins, on peut raisonnablement penser que si une réelle volonté politique existe, les partis centristes trouveront un accord. Encore faut-il s’y mettre rapidement, avant même de savoir qu’elle forme prendra ce rassemblement.

    Un but clair et concret

    Le but de ce rassemblement est de proposer une alternance politique centriste de gouvernement indépendante de la Droite et de la Gauche. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’alliance possible ni avec la Droite, ni avec la Gauche si le Centre, comme cela est plus que probable, ne sort pas majoritaire des élections présidentielles et législatives de 2012. Néanmoins, le rassemblement devra porter son offre politique originale dans une indépendance totale, c’est-à-dire sans rouler pour qui que ce soit a priori.

    Une structure organisationnelle qui réunisse tout le monde

    Elle peut être de trois ordres: un nouveau parti, une confédération et une alliance.

    Il semble que la mise en place d’un nouveau parti sera difficile. Cette option sera déjà compliquée entre les différentes composantes centristes de la majorité présidentielle et l’on voit mal le Nouveau centre se torpiller et, encore moins, le Parti radical, «plus vieux parti de France», d’en faire tout autant. Et, ensuite, il faudra faire venir les autres composantes du Centre. Et l’on ne voit absolument pas aujourd’hui le Mouvement démocrate ou les Radicaux de gauche se fondre dans une nouvelle formation avec le Nouveau centre et le Parti radical.

    La confédération, qui a la préférence de beaucoup de centristes, aura également du mal à se mettre en place avec tous les partis représentants le Centre. Si elle semble possible entre les différentes centristes de la majorité présidentielle, elle n’est guère envisageable avec celles-ci et le Mouvement démocrate ainsi que les Radicaux de gauche. On pourrait alors voir une confédération réunissant de nombreux partis centristes, du Parti radical à l’Alliance centristes en passant par le Nouveau centre, la Gauche moderne et Cap 21 mais sans les formations présidées par François Bayrou et Jean-Michel Baylet.

    C’est pourquoi, il semble que la seule solution raisonnable et du domaine du possible soit une alliance électorale pour 2012 qui pourrait ensuite déboucher sur une confédération si cette alliance donne des résultats et est assez solide politiquement. Une alliance cimentée autour d’un projet politique et d’une candidature commune à la présidentielle ainsi qu’à des investitures communes dans le plus de circonscriptions possibles pour les législatives qui suivront dans la foulée.

    Tout cela ne se fera pas en un jour. Cela tombe bien, les centristes ont tout 2011 pour y parvenir. A condition de s’y mettre tout de suite.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2011, l’année de tous les défis pour le Centre


    En 2011, la crédibilité du Centre sera en jeu. Ainsi que sa capacité à peser sur l’élection présidentielle de 2012 (et à en récolter les fruits lors des élections législatives).

    Mais 2011 est aussi une année d’espoir pour les militants et les électeurs centristes. Ceux-ci attendent enfin une refondation qui permettrait à leurs idées d’avoir beaucoup plus de poids et aux partis à qui ils accordent leur confiance de peser sur la vie politique française.

    La situation actuelle du Centre est un clair-obscur qui recèle des potentialités mais également d’énormes risques.

    L’année qui s’achève a vu les centristes sur le devant de la scène politique mais leurs petites querelles et leurs divisions ont encore été plus importantes que leurs projets communs. Les leaders des différentes formations ont pu formater des discours dans lesquels ils prenaient acte de la nécessité d’une refondation du Centre tout en la remettant au lendemain.

    Justement, le lendemain, c’est 2011…

    On va être fixé très vite sur les réelles volontés en la matière puisqu’un rapprochement entre le Nouveau centre et le Parti radical pourrait être acté dans le courant du mois de février. Ce rapprochement pourrait prendre la forme d’une confédération, de la création d’un nouveau parti ou d’une simple déclaration de bonnes intentions. Cette dernière option est pour l’instant la plus vraisemblable.

    Cependant il ne s’agira, au mieux, que de la première pierre de la réunion des centristes de la majorité présidentielle. Il faudra, ensuite, que les autres centristes de cette majorité s’agrègent (ceux de l’UMP et la Gauche moderne), d’une façon ou d’une autre, à cette initiative afin de lui donner le poids nécessaire.

    Ensuite, ce sera au tour de la réunion de tous centristes qui devra être menée. On peut estimer qu’il sera possible d’aboutir avec l’Alliance centriste de Jean Arthuis si l’initiative des centristes de la majorité présidentielle a une réelle visée d’indépendance. De même avec Cap 21 de Corinne Lepage. En revanche, la possibilité de voir le Mouvement démocrate participer à cette refondation centriste est beaucoup plus aléatoire.

    François Bayrou, qui s’est recentré (au moins dans le discours) affirme bien qu’il est pour une telle refondation tout en ajoutant qu’elle se fera autour de lui et dans le Mouvement démocrate. C’est une façon de fermer la porte à tous ceux qui n’y sont pas favorables, c’est-à-dire tous les autres partis centristes sans exception!

    En revanche, l’organisation de primaires pour désigner un candidat unique du Centre pour les présidentielles pourrait permettre de contourner les antagonismes, notamment celui, très exacerbé, entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate. Bien sûr, à l’inverse d’Hervé Morin, François Bayrou a rejeté ce mode de désignation pour l’instant. Néanmoins, il pourrait être forcé à y participer s’il existe une forte pression de la base centriste et des sondages.

    Restera alors à convaincre les Radicaux de gauche qu’il y a là une chance historique de permettre à toutes les composantes du Centre de peser sur la politique française.

    Il est, c’est vrai, plus facile d’écrire un tel scénario que de le réaliser. Reste que l’absence de résultat sur cette question fondamentale pour l’avenir du Centre dans les prochaines années serait catastrophique pour le Centrisme et sa crédibilité vis-à-vis des citoyens. Et pendant ce temps, la politique de la France se ferait sans aucune capacité du Centre à réellement peser sur elle au moment où tant de défis capitaux pour l’avenir du pays sont à relever.

    Il est bien évident que la refondation centriste devra s’appuyer pour être pérenne sur une vision commune, sur un projet commun, sur une plateforme électorale commune. Bizarrement (ou non!), les diverses positions sont moins conflictuelles dans ce domaine que les querelles de personnes… Les réflexions programmatiques ont commencé dans tous les partis mais elles prendront une importance au cours de 2011 à l’approche de la présidentielle. La volonté de toutes les composantes centristes de donner un tour plus social à la politique gouvernementale et à lutter contre les déficits des finances publiques ainsi que pour réformer en profondeur la fiscalité sont des bonnes bases de travail.

    L’année qui vient ne se limitera cependant pas à la seule préparation de 2012 au niveau électoral. Les élections cantonales et sénatoriales montreront déjà si le Centre peut s’unir et/ou peser sur le futur du Sénat. Assez présents au Palais du Luxembourg, les centristes pourraient devenir le groupe pivot encore plus qu’actuellement puisque la Droite devrait perdre des sièges et la Gauche en gagner. Une position qui pourrait leur permettre d’influencer davantage sur les orientations politiques de la haute assemblée.

    Il y a un autre défi que devra relever le Centre… celui de ne pas se faire phagocyter par la Droite et la Gauche. Avec la proximité des présidentielles, les appels du pied ne vont pas tarder ainsi que les tentatives de débauchage. Ne soyons pas naïfs, certains réussiront car les opportunistes existent dans chaque camp et donc chez les centristes aussi (même si les mauvaises langues diront, «surtout» !). La faculté de résistance du Centre à ces sirènes intéressées montrera également la capacité des centristes à se considérer comme une vraie force politique autonome.

    Alexandre Vatimbella

     

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